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Allée de Moulton Combe, Oak Bay 1921

Sophie Pemberton, Allée de Moulton Combe, Oak Bay, 1921

Sophie Pemberton, Driveway of Moulton Combe, Oak Bay (Allée de Moulton Combe, Oak Bay), 1921
Huile sur toile, 45,7 x 61,7 cm
Art Gallery of Greater Victoria

Dans l’ombre diffuse s’étend une allée sinueuse et non pavée menant à Moulton Combe, la maison et propriété de Susie, la sœur de Pemberton, et de son mari, William Curtis-Sampson. Ce n’est pas une scène statique, le virage dans l’allée suscite une question : qu’y a-t-il après cette courbe? Sur la gauche, la branche qui part en diagonale du sapin encombré de lierre est elle aussi en mouvement. Les arbres au loin, en silhouette dans un ciel matinal chaudement éclairé, sont volontairement flous.

 

John William Beatty, Morning, Algonquin Park (Matin au parc Algonguin), 1914, huile sur toile, 77,4 x 92,5 cm, Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa.

Malgré l’interruption de sa pratique artistique après son accident en 1916, Pemberton peint Allée de Moulton Combe, Oak Bay avec assurance. Parmi les autres tableaux connus des années 1920, citons l’exotique The Parrot Court, Madurai Temple, India (La cour aux perroquets, temple Madurai, Inde),1923; un portrait officiel, Horace Deane-Drummond, 1925; le paysage La Napoule Bay (Golfe de La Napoule), 1926; et plusieurs portraits commandés dont on ignore l’emplacement actuel.

 

Ici, Pemberton présente une toile de conception sophistiquée, une interprétation moderne de ce qu’elle voit devant elle. Cette scène bucolique illustre également les changements imposés au paysage sauvage par l’aménagement résidentiel à Oak Bay, sur les terres subdivisées de Gonzales, le domaine d’origine de Pemberton. À son retour dans sa ville natale en 1921 avec son deuxième mari, Horace Deane-Drummond, après plus de dix ans d’absence et de récents voyages en Inde et à Ceylan, Pemberton aurait constaté de nombreuses transformations dans les lieux de ses souvenirs. Inquiète de cette évolution, elle évite de la peindre et lui préfère la nostalgie : un parterre de vivaces anglaises au milieu des sapins de Douglas.

 

Certaines de ces caractéristiques – le défi de rendre la lumière pommelée sur un paysage, des conifères et un ciel changeant – se manifestent aussi dans Morning, Algonquin Park (Matin au parc Algonguin), 1914, de John William Beatty (1869-1941). Celui-ci a fréquenté l’Académie Julian en même temps que Pemberton, et comme elle, il s’imprègne des nouvelles influences artistiques, délaissant le réalisme académique et interprétant les paysages qui l’entourent. Sans jamais se retrouver au premier rang des modernistes canadiens, il a progressé de manière constante avec sa propre vision. Cette composition est en grande partie un exercice : le paysage est médiocre, sans aucun élément pour arrêter le regard, mais présente une myriade de défis dans son interprétation.

 

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