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La phrénologie 1892

Ozias Leduc, La phrénologie, 1892

Ozias Leduc, La phrénologie, 1892

Huile sur panneau de bois, 33,8 x 27,2 cm

Musée d’art contemporain de Montréal, collection Lavalin

L’étude de la nature (humaine et physique) et de l’histoire de l’art ainsi que la connaissance des propriétés des différents matériaux sont réunies dans une composition où les éléments s’empilent, se combinent et s’interpénètrent. Les formes y sont juxtaposées dans un groupement resserré sur une surface de petite dimension. Le tableau tire son titre du motif principal soit un crâne recouvert de chiffres. Le neurologue autrichien Franz J. Gall avait publié en 1825 un traité montrant comment les différentes activités cérébrales étaient localisées dans des régions spécifiques du cerveau. Ainsi, la configuration du crâne pouvait aider à définir la personnalité d’un individu. Cette hypothèse très générale conduira à des recherches plus poussées et toujours actuelles sur les zones fonctionnelles du cerveau.

 

Gravure de Franz J. Gall avec crânes phrénologiques, gravure en pointillé, Wellcome Collection, Londres.
Buste de phrénologie, milieu du 19e siècle, plâtre et papier, 27 x 13,5 x 15,5 cm, collection du monastère de l’Hôtel-Dieu de Québec, Monastère des Augustines.

En effet, le tableau est une réflexion sur la production d’une œuvre, question centrale à tout l’art moderne et contemporain qui l’a mis de l’avant. Comme l’a démontré François-Marc Gagnon, Leduc met en scène trois composantes nécessaires au processus de création : technique, science et inspiration. En regroupant le matériel d’artiste (porte-crayon, fusain, pinceau, compas, tubes de couleur, papier, efface), des objets d’études (buste phrénologique, livres) et d’autres œuvres d’art (paysage, scène mythologique), le peintre combine savamment sur un bout de table les éléments essentiels à la réalisation d’une œuvre.

 

L’artiste a conservé cette nature morte traitée avec la même précision dont il faisait preuve dans ses compositions dans le genre, en début de carrière. Par un hasard propre à la vie des objets, ce tableau de 1892 se retrouve la propriété d’un musée d’art contemporain. Il appartenait au collectionneur Maurice Corbeil avant d’être acquis par la firme d’ingénierie Lavalin qui l’a vendu au Musée d’art contemporain au moment de sa faillite. Sa présence dans un musée consacré à l’art actuel ne dépare pas son mandat.

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