Fleurs avec lanterne à bougie v.1943
Au début des années 1940, les Chaplin, une famille américaine possédant une maison de vacances dans le comté de Yarmouth, commandent à Maud Lewis une série de volets, et Fleurs avec lanterne à bougie faisait partie de l’ensemble. Il n’est alors pas inhabituel pour elle d’exécuter des commandes puisqu’elle crée parfois des tableaux en réponse à des demandes, par exemple son portrait d’un jeune garçon et son chat gris, ou sa peinture du Bluenose, vers les années 1960. Ce volet et les sept autres qu’elle conçoit pour les Chaplin constituent toutefois la plus grosse commande de sa carrière, en même temps que l’ensemble est la plus grande œuvre qu’elle ait entreprise, à l’exception de sa maison peinte. Lewis n’a plus jamais créé d’œuvre de cette envergure : chacun des volets, mesurant plus d’un mètre et demi, est plus grand qu’elle.
La famille Chaplin, qui a été une fidèle cliente des cartes de vœux de Lewis, lui commande deux séries de volets, l’une avec une thématique hivernale de Noël et l’autre présentant des scènes printanières et estivales. Cette peinture de fleurs grimpant sur un poteau surmonté d’une lanterne à bougie a probablement agrémenté la maison des Chaplin pendant les mois d’été. La série de volets de cette saison est ornée de plantes avec des papillons et des oiseaux chanteurs.
En visite pour l’Action de grâce et Noël, la famille changeait les volets. L’arrière-plan de la série de volets hivernaux est également noir et montre des thèmes de Noël, comme une illustration du père Noël ou des figures chantant des airs de Noël ou en mouvement au sein de paysages d’hiver.
Les volets font partie des rares œuvres verticales créées par Lewis. Il ne s’agissait pas d’une activité lucrative, comme le raconte l’auteur Lance Woolaver, « les Chaplin ont payé soixante-dix cents par volet, un prix à peine suffisant pour la peinture qui couvre les volets ». Il est intéressant de noter que Lewis a repris plusieurs des thèmes des volets estivaux sur la contre-porte et la porte d’entrée de sa propre maison. Bien que la composition des volets à l’arrière-plan noir et aux motifs colorés ne se retrouve dans aucun de ses tableaux individuels, elle réapparaît dans au moins une des nombreuses enseignes « tableaux à vendre » qui ornaient sa maison dans les années 1950.
Comme les volets ont passé énormément de temps à l’extérieur, ils ont nécessité d’importants travaux de restauration chapeautés par le Musée des beaux-arts de la Nouvelle-Écosse. Une sélection de ces œuvres fait l’objet d’un prêt à long terme au musée et est exposée dans la Galerie Maud Lewis.