Chrysanthèmes 1891

Chrysanthèmes

Mary Hiester Reid, Chrysanthemums (Chrysanthèmes), 1891
Huile sur toile, 52,9 x 76,2 cm
Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa

Cette composition expressive de chrysanthèmes est la première toile de Hiester Reid à faire partie de la collection permanente du Musée des beaux-arts du Canada. L’arrière-plan de cette composition baigne dans l’ombre, et le bol de fleurs est légèrement décalé par rapport au centre de la table placée au premier plan. Une lumière aveuglante tombe sur les fleurs fanées et attire l’œil du spectateur. Alors que les quelques fleurs tournées vers l’extérieur arrivent tant bien que mal à rester droites, celles qui se trouvent devant tombent sur les côtés gauche et droit du bol. Les pétales sont définis individuellement par un travail au pinceau délicat et minutieux; tantôt ils se recroquevillent, tantôt ils perdent leur éclat et se flétrissent.

 

Thomas Eakins, Self-Portrait (Autoportrait), 1902
Thomas Eakins, Self-Portrait (Autoportrait), 1902, huile sur toile, 76 × 63 cm, National Academy of Design, New York.
Thomas Anshutz, A Rose (Une rose), 1907
Thomas Anshutz, A Rose (Une rose), 1907, huile sur toile, 147,3 x 111,4 cm, Metropolitan Museum of Art, New York.

Avec cette œuvre, Hiester Reid témoigne de la qualité de sa formation académique initiale en Amérique du Nord, notamment son expertise en matière de grand réalisme, un style de peinture porté sur la représentation descriptive, précise et méticuleuse du réel. Née et élevée à Reading, en Pennsylvanie, Hiester Reid étudie à la Pennsylvania Academy of the Fine Arts de 1883 à 1885, où elle suit les cours du portraitiste Thomas Pollock Anshutz (1851-1912) et du peintre réaliste Thomas Eakins (1844-1916).
 

L’artiste ayant maintenu une pratique florissante et lucrative sa vie durant, bon nombre de ses œuvres, en particulier celles des premières années, se trouvent actuellement dans des collections privées. Par exemple, en 1892, l’Académie royale des arts du Canada (ARC) achète Chrysanthèmes pour l’inclure dans la collection du Musée des beaux-arts du Canada. Un an plus tard, l’ARC élit Hiester Reid comme membre associée, ce qui lui permet d’obtenir une attestation nationale lui conférant le statut d’artiste professionnelle vivant et travaillant au Canada. En 1911, le journaliste Norman Patterson rapporte dans le Canadian Courier que deux des œuvres florales de Hiester Reid (dont Chrysanthèmes, 1891) « se trouvent au Musée des beaux-arts du Canada et deux au Provincial, une distinction qu’aucune autre artiste canadienne n’a remportée ». Cette œuvre est un point tournant dans la carrière de Hiester Reid en marquant son entrée sur la scène artistique professionnelle et institutionnelle au Canada.

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