Vikky Alexander (née en 1959, Victoria, Colombie-Britannique)
Vikky Alexander est reconnue pour ses commentaires critiques sur l’attrait suscité par la culture de consommation. Dans Between Dreaming & Living #5 (Entre vie et rêve no 5), Vikky Alexander (née en 1959) crée une atmosphère éthérée en coinçant les photographies d’une mannequin de mode entre des images de paysages et en les recouvrant d’une feuille de plexiglas d’un bleu somptueux. Elle développe cette méthode novatrice dans le cadre de ses premières explorations du glamour tape-à-l’œil de la culture du produit. Connue pour sa pratique liée à la fois à l’art d’appropriation new-yorkais et au photoconceptualisme de Vancouver, Alexander retravaille des images de publicités tirées des magazines de mode des années 1980, et les reprend en photo, en recadrant et en agrandissant son matériel source, dans le but d’examiner la manière dont la beauté et la sexualité féminines sont exploitées pour vendre des produits. Ses montages constituent moins un rejet du consumérisme qu’une exploration de stratégies publicitaires.
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Vikky Alexander, Yosemite, 1982
Impression numérique sur papier Moab Slickrock Metallic Pearl, sans acide, monté sur Dibond, 54,6 x 101 cm
Collection d’œuvres d’art RBC, Toronto© Vikky Alexander
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Vikky Alexander, Lake in the Woods (Lac en forêt), 1986
Murale photographique, miroir, panneau composite, 2,4 x 7,6 m
Musée des beaux-arts de Vancouver© Vikky Alexander
Native de Victoria, Alexander étudie à l’Université NSCAD et, au milieu des années 1980, elle amorce une carrière à New York. Dans ses premières œuvres, en répondant aux simulations de la nature que l’on trouve dans la publicité, la décoration intérieure, les parcs d’attractions et autres, elle examine à la fois la fascination qu’exerce la nature et l’aliénation qu’elle subit dans la société de consommation. Dans Yosemite, 1982, elle aborde le thème de la nature artificielle en juxtaposant l’image d’une mannequin de mode portant un manteau de cuir bordé de fourrure, à une vue majestueuse tirée d’un calendrier du célèbre parc national de Californie. S’inspirant de la structure tripartite qui caractérise les retables de la Renaissance, la composition de l’œuvre interrompt la beauté sublime de l’imagerie paysagiste pour montrer comment le luxe, la beauté et la nature sont transformés en marchandises pour inspirer notre dévotion.
L’œuvre phare d’Alexander, Lake in the Woods (Lac en forêt), 1986, est une installation de couloir combinant une photographie murale, un miroir et un produit en bois manufacturé pour étudier comment la nature est invoquée dans les intérieurs architecturaux. En marchant le long du couloir, la personne spectatrice voient un papier peint mural d’un côté répondant à un revêtement en bois stratifié avec des reflets dans le miroir de l’autre côté. Au cours des dernières années, Alexander poursuit son exploration de la tension entre la nature et la culture dans son œuvre, et se penche sur les fantasmes d’un style de vie consumériste de même que sur les intersections entre la beauté et l’artifice. Elle est professeure émérite à l’Université de Victoria.