Studio Hayashi (1911-1935, Cumberland, Colombie-Britannique)
Dans ce portrait réalisé par le studio Hayashi (1911-1935), le jeune Kiyoshi Shirimoto, très élégant, est confortablement assis dans son fauteuil en osier, serein, son chien près de lui. C’est là un exemple représentatif du travail d’un studio qui s’adresse à une clientèle principalement canado-japonaise, qui se présente généralement en tenue occidentale pour des portraits élégants et techniquement accomplis qu’elle peut envoyer à sa famille au Japon et conserver comme souvenirs de famille. Les archives du studio offrent un rare aperçu de l’une des premières communautés canadiennes japonaises, mais aussi des communautés chinoises et noires vivant à Cumberland, sur l’île de Vancouver. Elles mettent aussi en lumière l’industrie minière et la vie quotidienne sur la côte de la Colombie-Britannique.
Senjiro Hayashi (1880-1935) est un photographe d’origine japonaise qui immigre au Canada en 1903. Il fait son apprentissage auprès de Shuzo Fujiwara, à Vancouver, avant de s’installer à Cumberland, où il rejoint plus d’une centaine de mineurs japonais et leurs familles, qui y sont déjà établis depuis le début des années 1890. En 1912, Senjiro Hayashi ouvre son studio à Cumberland. Un autre photographe, aujourd’hui connu uniquement sous le nom de Kitamura, prend la relève en 1919 puis Tokitaro Matsubushi, l’apprenti de Hayashi, gère l’entreprise de 1923 à 1942.
Outre les portraits, le studio offre des services photographiques à l’extérieur du site à des touristes et aussi à la population de Cumberland qui ne fait pas partie de la communauté japonaise. Il ferme temporairement dans les années 1930 avant de recevoir une commande du gouvernement pour produire des photographies d’identité pour les membres de la communauté canadienne japonaise locale pendant la Seconde Guerre mondiale. Le studio ferme définitivement ses portes peu avant l’internement des personnes canadiennes japonaises par le gouvernement en 1942. À cette époque, le gouvernement force ces gens qu’il interne à abandonner presque tous leurs biens. Ces biens confisqués sont pour la plupart détruits, et lorsque les gens retrouvent leur liberté à la fin de la guerre, beaucoup sont poussés à s’installer plus à l’est au Canada. Toutefois, les remarquables archives du studio Hayashi ont été préservées par le Cumberland Museum and Archives.