Michael Snow (1928-2023, Toronto, Ontario)
Michael Snow (1928-2023) est un artiste de renommée internationale qui, bien que connu principalement pour ses sculptures, ses peintures, ses films expérimentaux et sa musique, a également produit un important corpus d’œuvres photographiques. L’un de ses projets les plus célèbres, Walking Woman (La femme qui marche), 1961-1967, est développé à New York et consiste à placer dans des espaces publics de grandes œuvres sculpturales représentant une silhouette féminine. Ces découpes bidimensionnelles sont d’abord placées dans un environnement tridimensionnel avant d’être à nouveau transformées par la photographie. Four to Five (Quatre à cinq), sa première œuvre explicitement photographique, consiste en une grille de photographies de La femme qui marche dans les stations de métro et les rues de Toronto, qui invite le public à réfléchir à l’effet du motif dans l’espace public. Il y a un élément narratif dans cette œuvre, car le public a tendance à établir des liens entre les images afin de les lire comme une séquence.
Dans son œuvre, Snow étudie la manière dont nous percevons et représentons le monde, notamment en termes d’espace et de temps. Nombre de ses sculptures offrent des cadres à regarder et ses films ralentissent le passage du temps. Dans le domaine de la photographie, Snow remet en question sa relation au réalisme en s’intéressant davantage à la manière dont elle déforme notre perception du monde; il appelle ce phénomène « la stase de l’image photographique à temps arrêté », qui déforme notre expérience du monde autant qu’elle la capture.
Formé initialement en graphisme, Snow, en tant que jeune artiste, élargit constamment son vocabulaire technique et conceptuel. Il lit beaucoup sur l’histoire de l’art, voyage en Europe dans les années 1950 et s’installe à New York dans les années 1960, avec sa première femme, la peintre et cinéaste Joyce Wieland (1930-1998).
Tout au long des années 1960, Snow expose à la Isaacs Gallery de Toronto où il s’implique davantage en 1971, lorsqu’il revient s’installer à Toronto avec Wieland. Au cours de sa longue carrière, Snow déjoue les conventions en recourant à des livres photographiques, des grilles et des séries, en même temps qu’il crée des œuvres qui incorporent des diapositives, des boîtes lumineuses et des hologrammes, sans parler des photographies qu’il intègre souvent à des œuvres multimédias et à des films. La vaste production de Snow est exposée partout à travers le monde, notamment dans le cadre de sa première exposition solo au pavillon du Canada de la Biennale de Venise en 1970 et d’une exposition de ses premiers travaux photographiques au MoMA en 1976.