Angela Grauerholz (née en 1952, Hambourg, Allemagne)
Angela Grauerholz (née en 1952) crée des œuvres qui invitent la personne qui regarde à spéculer. Dans Crowd (Foule), un groupe d’individus se tient debout, certains ont les mains dans les poches, beaucoup ont le dos tourné, quelques-uns sont en mouvement. Plutôt que de montrer ce que font les personnes et où elles se trouvent, sa photographie suscite des questions sur l’expérience subjective, l’inconscient et la mémoire. Grauerholz est connue pour son exploration habile d’éléments formels, tels que la mise au point et le cadrage, pour évoquer le passage du temps et la nature énigmatique de la mémoire.
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Angela Grauerholz, Jean Blodgett, 1984, imprimée en 1990
Épreuve à la gélatine argentique, 144,3 x 102 cm; (image) 91 x 90,5 cm approx.
Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa -
Angela Grauerholz, Monica Haim, 1984, imprimée en 1990
Épreuve à la gélatine argentique, 144,3 x 102 cm; (image) 91 x 90,5 cm approx.
Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa -
Angela Grauerholz, Harrison, 1989
Épreuve Cibachrome, 124,4 x 167,6 cm
Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto -
Angela Grauerholz, Sofa, 1988
Épreuve au colorant azoïque, 122 x 162,5 cm
Musée des beaux-arts de Montréal
D’origine allemande, Grauerholz est établie à Montréal depuis 1976. Graphiste et artiste, elle contribue, en 1980, à la fondation d’Artexte, un centre d’information sur les arts visuels canadiens contemporains. En 1984 et 1985, poussée par son intérêt pour la participation des femmes aux arts au Canada, Grauerholz réalise un portfolio représentant seize femmes, dont l’historienne de l’art et conservatrice Jean Blodgett, et la productrice et réalisatrice de films Monica Haim. Ces portraits intimes montrent les femmes regardant au loin ou plongées dans un moment de réflexion. Le point de vue en gros plan et la résolution floutée des compositions donnent une impression des sujets, qui ne sont pas incarnés dans les poses conventionnelles des portraits plus formels. Ces photographies sont le fruit d’interactions personnelles entre les sujets et la photographe; elles donnent un aperçu de quelques-unes des femmes réfléchies et talentueuses qui ont transformé les arts à cette époque.
Dans son travail de la fin des années 1980, Grauerholz explore l’expérience inconsciente et le temps en photographiant des personnes, et des espaces d’attente, comme en témoignent des œuvres telles que Sofa, 1988, et Harrison, 1989, montrant des personnes sur le quai d’une gare. Grauerholz a souvent préféré créer une série d’images plutôt qu’une seule photographie, ce qui l’amène à exploiter le format sériel pour explorer les collections et les archives dans sa pratique des années 1990 et 2000. Elle est récompensée du Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques en 2014, ainsi que du Prix de photographie Banque Scotia en 2015. Grauerholz est professeure émérite à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), où elle a enseigné le design et la photographie de 1988 à 2017.