Stages No 8 1986
De 1986 à 1988, Town entreprend une nouvelle série d’œuvres abstraites, les peintures de la série Stages. Le critique culturel Brian Boigon les décrit judicieusement comme « le système de circuits bioniques de Harold Town », notant qu’elles « figent le langage visuel de la totalité de son répertoire graphique […] par une reprise instantanée maximale sur disque compact. » Un par-dessus l’autre, Town colle une série de cartons de conservation rectangulaires de dimensions décroissantes, permettant aux rebords visibles de chacun de devenir le cadre du carton collé par-dessus. Ces cadres, peints ou gravés à l’acrylique, possèdent des bandes ornées de motifs qui s’entrelacent d’une couche à la suivante, reprenant certains de ses procédés de composition antérieurs (l’attention apportée aux coins, l’emploi de cadres comme mécanismes spatiaux et organisationnels). Il en résulte d’habiles juxtapositions esthétiques qui rivalisent avec l’art du tissage de kimonos japonais. Se tournant vers une de ses métaphores préférées, celle du théâtre, Town considère le carré central comme une scène éclairée vers laquelle convergent toutes les couches environnantes.