Monstre de papier 1958
Pour Town, ce collage reflète l’expérience du milieu multiculturel torontois. Le corps du monstre est réalisé à partir d’une « estampe autographique unique » — la technique novatrice de Town pour réaliser des monotypes — dont les bords ont été déchirés, et de serpentins faits de morceaux d’une estampe découpée. Compte tenu de la façon dont, à l’époque, il crée des images par associations libres, cette teinte de rouge profond peut avoir éveillé chez Town le souvenir d’un défilé du nouvel an dans le quartier chinois, ou alors le détail d’un cerf-volant chinois qu’il avait admiré. Le collage a un air festif, compte tenu de l’arrière-plan bleu ciel et de la figure à l’apparence d’un graffiti se trouvant à l’intérieur du monstre. Des griffonnages ressemblant à des lettres et la présence d’un cœur au centre-gauche évoquent aussi des graffitis, tandis qu’une petite forme rouge près de la bordure, en bas à droite, suggère un insecte ou une inscription chinoise.