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Relief structuriste no 18-II 1958-1960

Relief structuriste no 18-II

Eli Bornstein, Structurist Relief No. 18-II (Relief structuriste no 18-II), 1958-1960

Blocs en bouleau sur panneau d’aluminium sur panneau de bois, peints avec un émail acrylique à l’uréthane, 259 x 259 x 22,9 cm

Université de la Saskatchewan, Saskatoon

En 1957, moins d’un an après avoir terminé Tree of Knowledge (Arbre de la connaissance), et après avoir établi le contact avec l’artiste américain Charles Biederman (1906-2004), Eli Bornstein abandonne l’abstraction tirée de la nature. Il commence alors à construire des reliefs composés de formes géométriques rectilignes pures et de couleurs primaires. Relief structuriste no 18-II, 1958-1960, est le plus imposant de ses premiers reliefs structuristes, comme il les appelle. À l’origine, l’œuvre est conçue pour le hall d’entrée du bâtiment des arts et des sciences de l’Université de la Saskatchewan, à Saskatoon, mais elle est déplacée par la suite dans l’entrée de la bibliothèque Murray.

 

Eli Bornstein avec Structurist Relief No. 18-II (Relief structuriste no 18-II) dans le bâtiment des arts et des sciences de l’Université de la Saskatchewan, Saskatoon, 1961, photographie non attribuée, Université de la Saskatchewan, archives universitaires et collections spéciales.
Eli Bornstein, Structurist Relief No. 4 (Relief structuriste no 4), 1957, huile sur bois, 72,4 x 49,5 x 3,8 cm, collection privée.

À ce stade de sa carrière, Bornstein choisit de travailler en trois dimensions par opposition à la planéité de la peinture. Alors que cette dernière est fixe et observée de face, l’apparence du relief et de ses différentes parties varie au fur et à mesure que l’œil et le corps de la personne qui en fait l’expérience changent de position. Plutôt que d’être des images statiques, les reliefs de Bornstein existent en tant qu’objets réels, par exemple des chaises ou des tables, habitant le même espace physique et le même environnement que le public.

 

Relief structuriste no 18-II incarne de manière impressionnante les principes du peintre néerlandais Piet Mondrian (1872-1944), notamment celui de limiter sa palette aux couleurs primaires, mais Bornstein les convertit éloquemment à la construction de ses reliefs. C’est dans The Island (L’île), 1956, par les rectangles de couleur flottant librement, qu’il révèle pour la première fois son intérêt pour Mondrian.

 

Une autre influence de cette œuvre se manifeste pendant le congé sabbatique de Bornstein, de 1957 à 1958, lorsqu’il voyage en Europe et au Royaume-Uni, où son objectif principal est d’étudier le travail des constructivistes russes en plus de Mondrian et du mouvement De Stijl. Au cours de ce séjour, il crée également ses premiers reliefs modestes et austères, comme Low Form Relief No. 4 (Relief de forme basse no 4), 1957, qui évolue bientôt vers le majestueux Relief structuriste no 18-II. Relief de forme basse no 4 est constitué de plusieurs rectangles, presque carrés, blancs sur un fond blanc, à l’exception d’un seul qui est d’un bleu éblouissant. Les formes ont des profondeurs légèrement différentes, comme l’indiquent les ombres qu’elles projettent, et elles sont réparties de manière à animer tout le fond.

 

Les premiers reliefs de Bornstein, comme Relief de forme basse no 4, sont relativement simples, mais au fur et à mesure qu’il acquiert de l’expérience, ses compositions se complexifient. Ainsi, Relief structuriste no 18-II est envahissant : il est net et élégant, avec l’échelle et la présence nécessaires pour occuper un espace public. Sa composition est centrée et symétrique, ses éléments en relief sont profonds et lourds, alors que ses couleurs, en plus du blanc, se limitent à deux teintes primaires : le bleu et le rouge. Encore une fois, l’œuvre est austère à sa manière, mais ses masses aux reliefs variés et sa répartition de couleurs vives se comportent comme de vigoureux rythmes de jazz.

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