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L’Antarctique vu du ciel 1991

L’Antarctique vu du ciel

Doris McCarthy, Antarctica from Above (L’Antarctique vu du ciel), 1991
Huile sur toile, 106,7 x 152,4 cm
Collection privée

Une vaste étendue d’eau est jonchée de rochers et de blocs de glace tandis que le soleil, bas sur l’horizon, baigne la scène de traînées bleues et jaunes. Si l’image est typique des compositions vers lesquelles se tourne McCarthy en fin de carrière – de grands espaces ouverts perçus à partir d’un point de vue en hauteur –  elle révèle une qualité obsédante dont sont dépourvues ses peintures de l’Arctique. Cet effet est peut-être dû à la géographie beaucoup plus rocheuse de l’Antarctique pendant les mois de chaleur.

 

Doris McCarthy peint sur un navire à destination de l’Antarctique, 1990, photographie d’Elizabeth Seymour, Bibliothèque de l’Université de Toronto Scarborough.
Doris McCarthy, Penguins Swimming (Pingouins qui nagent), 1991, aquarelle sur papier, 41,9 x 49,5 cm, Galerie Doris McCarthy, Scarborough.

McCarthy souhaite depuis longtemps visiter la région et en a finalement l’occasion lors d’une visite organisée par le Musée américain d’histoire naturelle au début de l’année 1991, au plus fort de l’été. Cependant, elle est déçue, car l’excursion est marquée par le mauvais temps et porte davantage sur la faune que sur les panoramas. De plus, la banquise au sud empêche les touristes de s’approcher des icebergs. Elle produit néanmoins une toile importante qui contraste joliment avec ses représentations de l’Arctique : les œuvres nordiques sont souvent plus lumineuses, composées de formes éthérées, qui détonnent avec les ciels couverts et les rochers plus sombres rencontrés en Antarctique.

 

À la période de l’année où McCarthy voyage, la région n’offre pas les vastes étendues neigeuses qu’elle s’attendait peut-être à voir, ce qui a pu la décevoir. Elle tombe manifestement sous le charme des pingouins : un certain nombre de peintures et de croquis, comme Penguins Swimming (Pingouins qui nagent), 1991, figurent ces oiseaux aquatiques aptères. Puisque le public commence à porter attention aux changements climatiques au début des années 1990, il est possible que la fonte des glaces polaires ait également été présente dans l’esprit de McCarthy.

 

L’Antarctique vu du ciel est la plus remarquable des œuvres de McCarthy dépeignant la région, notamment par la scène qu’elle parvient à capter, ce moment spectaculaire d’illumination du soleil qui monte au-dessus de l’horizon pendant les mois d’été sans jamais se coucher, avec un soupçon de la courbure de la terre. Ce tableau orne la couverture du catalogue de l’exposition rétrospective de 1999 que la Collection McMichael d’art canadien consacre à l’œuvre de McCarthy. En mai 2021, la toile atteint le prix de vente aux enchères le plus élevé de toutes les peintures de l’artiste, soit un peu plus de 190 000 dollars, signe que la praticienne est enfin reconnue dans le monde de l’art.

 

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