En Télécharger le livre Tous les livres d’art Accueil

Cheminées de fée au Parc Dinosaur 1994

Cheminées de fée au Parc Dinosaur

Doris McCarthy, Hoodoos at Dinosaur Park (Cheminées de fée au Parc Dinosaur), 1994
Huile sur toile, 76,7 x 102,2 cm
Collection privée

McCarthy découvre les badlands canadiennes à Jasper, comme elle le raconte dans un entretien de 1983 : « […] les badlands! Tout a commencé lorsque j’ai participé à un atelier à Jasper, il y a plusieurs années, et que j’ai vu des photos des badlands. Elles m’ont enthousiasmée. J’ai alors commencé à me renseigner et le résultat a été que nous avons loué une camionnette et sommes parties à leur rencontre. » Ces paysages deviendront un sujet important pour la peintre, comme on peut le voir dans des œuvres audacieuses telles que Cheminées de fée au Parc Dinosaur.

 

Les cheminées de fée sont de curieuses formations rocheuses composées de grès surmontés d’une pierre plus dure, telle que le basalte ou le calcaire. Elles se sont composées naturellement au cours de millions d’années grâce à l’érosion du grès par le vent, l’eau et le gel. Ici, McCarthy pose un groupe de cheminées de fée au premier plan comme point focal avant de conduire le regard vers un plus petit amas sur la gauche et finalement, le long des lignes de sédimentation, vers l’arrière-plan. Un deuxième chemin du devant vers le fond de la toile est tracé par les pierres de couronnement sur le sol, à droite. Si McCarthy aime recourir à des formes répétitives, ou échos, dans l’ensemble de sa composition, le paysage du Parc provincial Dinosaur en offre à profusion.

 

Richard Leiterman filme Doris McCarthy: Heart of a Painter, avril 1982, photographie non attribuée, Bibliothèque de l’Université de Toronto Scarborough.
Doris McCarthy, Badlands Revisited (Les badlands revisitées), 1989, huile sur toile, 94,6 x 125,1 cm, Galerie Doris McCarthy, Scarborough.

C’est Wendy Wacko, une ancienne élève de la Central Technical School, qui fait découvrir cette région à McCarthy, en la croisant par hasard lors d’un vol vers Edmonton en juin 1977. Wacko l’invite alors à lui rendre visite à Jasper pour peindre et c’est à cette occasion qu’elles voient des photos des badlands. Puis, en 1982, lorsque Wacko réalise le documentaire Doris McCarthy: Heart of a Painter (1983), elle convie McCarthy dans les badlands pour le tournage. Au début, la peintre n’est pas impressionnée par l’endroit : « Dans les badlands de l’Alberta, il n’y avait plus de neige et elles étaient sèches et désertiques, tout en ocre et en couleurs de terre; un paysage étrange et inconnu, rempli de formes insolites, presque irrationnel, irréel. Je ne les aimais pas beaucoup. J’étais persuadée qu’elles étaient des caricatures. Mais au fur et à mesure que je travaillais, mon amour grandissait, car je découvrais une certaine logique et une certaine raison à la forme. En fait, j’en suis tombée amoureuse. » 

 

McCarthy aime relever le défi de peindre des paysages uniques, et les badlands ne ressemblent à rien de ce qu’elle a vu auparavant. Si elle lui semble d’abord étrangère, elle s’habitue rapidement aux possibilités picturales d’une terre aussi stérile. Les badlands deviennent alors les icebergs de ses dernières années. McCarthy revient toujours aux panoramas qui la mettent le plus à l’épreuve : ainsi, elle peindra à nouveau les Cheminées de fée au Parc Dinosaur lors d’un voyage ultérieur vers les badlands mené avec Wacko au printemps 1994.

 

Télécharger Télécharger