Maison en adobe 1992
Au cours de l’été 1992, peu après l’achèvement de The Columbus Project (Le projet Christophe Colomb) et après son exposition à la galerie d’art contemporain The Power Plant à Toronto, Carl Beam retourne sur l’île Manitoulin et entreprend de construire une maison sur le modèle des maisons en briques d’adobe qu’il a vues dans le Sud-Ouest des États-Unis. Ann et lui conçoivent la maison comme l’expression d’une forme de savoir autochtone du Sud-Ouest. Beam pense également qu’elle pourrait constituer un autre prototype pour les logements des réserves locales, qui étaient (et sont toujours) rongées par des constructions de mauvaise qualité. Son oncle lui donne cinq acres d’un terrain familial adjacent à la maison du grand-père de Beam, où il a grandi. La nouvelle maison est construite sur le site du champ de pommes de terre de son grand-père. Maison en adobe est à la fois une œuvre d’art spécifique au site et un modèle de logement abordable dont les communautés autochtones de l’île de la Tortue ont grand besoin.
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GAUCHE : Panache au-dessus de la porte latérale de la cour de la Adobe House (Maison en adobe) de M’Chigeeng, île Manitoulin, 1994
photographie de Carl Beam
© Succession Carl et Ann Beam/CARCC Ottawa 2024
DROITE : Anong Migwans Beam sur le chantier de construction de la Adobe House (Maison en adobe) de M’Chigeeng, île Manitoulin, s.d.
photographie de Carl Beam
© Succession Carl et Ann Beam/CARCC Ottawa 2024
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Construction de la Adobe House (Maison en adobe) de M’Chigeeng, île Manitoulin, s.d.
photographie de Carl Beam
© Succession Carl et Ann Beam/CARCC Ottawa 2024
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Construction de la Adobe House (Maison en adobe) de M’Chigeeng, île Manitoulin, s.d.
photographie de Carl Beam
© Succession Carl et Ann Beam/CARCC Ottawa 2024
Maison en adobe se compose de 3 500 briques d’argile séchées au soleil et fabriquées à la main. Les briques sont posées en rangs et cimentées avec un mortier d’argile, de sable, d’eau et d’asphalte d’origine naturelle qui les rend résistantes à l’eau. Beam peint des pictogrammes en hématite sur les murs en stuc de la structure. La maison de près de 300 mètres carrés est qualifiée de plus grande œuvre céramique de Beam. L’été suivant, il construit un atelier à côté de la maison qui comporte des pierres calcaires gravées dans les murs.
C’est la tangibilité réelle et réalisable que Beam célèbre dans ses projets architecturaux en briques d’adobe. Il croit que ce travail dirigé permet de renverser l’équation générale de la vie selon laquelle l’éducation mène à un emploi, qui mène alors à une hypothèque. Dans la vision de Beam, la construction de structures issues de la terre même de l’île Manitoulin peut générer de nombreux emplois. Par exemple, le bois, qui figure en bonne place dans les éléments décoratifs et structurels des maisons, contribue à la prospérité des scieries locales. En outre, des maisons de construction solide reflètent les valeurs autochtones liées à la gestion du territoire. Pour promouvoir sa vision, Beam invite tous les chefs de l’île Manitoulin à visiter son atelier, où il présente l’idée que les maisons en briques d’adobe pourraient potentiellement profiter aux Premières Nations dans leur recherche de logements durables.