Meryl McMaster
Meryl McMaster (née en 1988) est l’une des artistes les plus fascinantes et les plus accomplies au pays. Dans Amenez-moi dans ce lieu, elle crée une image d’elle-même qui évoque ce qu’elle appelle « les contradictions et les conflits de mon double héritage ». D’ascendance nêhiyaw (crie des plaines), britannique et hollandaise, elle naît et grandit à Ottawa, où elle vit toujours. Son travail est décrit comme « exploitant principalement la photographie, incorporant la production d’accessoires, de vêtements sculpturaux et de performances formant une synergie qui transporte la personne spectatrice hors de l’ordinaire, […] explor[ant] le soi en relation avec la terre, la lignée, l’histoire, la culture et le monde plus qu’humain ».
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Meryl McMaster, Meryl 1, 2010
Épreuve numérique chromogène, 91,4 x 91,4 cm -
Meryl McMaster, Colonial Drift (Dérive coloniale), 2015
Épreuve à pigments de qualité archive sur papier aquarelle, 116,8 x 40,6 cm
McMaster est la fille du célèbre artiste et conservateur autochtone Gerald McMaster (né en 1953). De 2006 à 2010, elle fréquente l’Université de l’École d’art et de design de l’Ontario à Toronto, avec une spécialisation en photographie, où elle se fait connaître pour son travail sur les questions relatives à l’identité. En 2010, elle conçoit une série de photographies intitulée Second-Self (Second-soi) – Meryl 1, 2010, est tiré de ce projet – qui revisite le genre du portrait, « en incorporant le dessin et la sculpture pour évoquer un monde qui n’est normalement pas vu à l’œil nu ». Sa réputation grandit rapidement; en 2015, elle participe à plus de quarante expositions collectives au Canada, aux États-Unis et en Italie.
Toujours en 2015, par sa photographie Colonial Drift (Dérive coloniale), McMaster s’attaque au colonialisme. La conservatrice Wanda Nanibush constate que « l’artiste a construit une sculpture, ou un accessoire, à partir d’une ruche d’abeilles, qu’elle porte […]. Je ne peux m’empêcher de penser à l’état des abeilles aujourd’hui et à la façon dont leur santé, ou leur manque de santé, dénote le début d’une époque où le soleil ne brillera plus et où les rivières ne couleront plus : une idée inconcevable pour nos ancêtres autochtones […]. L’idée que la terre puisse être détruite par les humains – cette réalité fait partie de la dérive coloniale ».
McMaster continue de sonder l’identité, le colonialisme et l’environnement, tandis que ses œuvres d’envergure, qui suscitent la réflexion, font d’elle l’une des jeunes artistes les plus importantes du Canada. Ses photographies figurent dans plusieurs collections d’importance, dont celles du Musée des beaux-arts du Canada (MBAC), de la Galerie d’art d’Ottawa (GAO) et du Musée des beaux-arts de l’Ontario (MBAO) à Toronto, ainsi que dans des collections américaines et de nombreuses collections d’entreprises et de collections privées. McMaster est une artiste phare du paysage artistique de la région et son œuvre est éloquente dans le contexte où le Canada négocie sa relation avec les peuples autochtones de même que sa propre identité pour l’avenir.