Leslie Reid

Dans sa pratique artistique, Leslie Reid (née en 1947) traite du paysage et de la luminescence par des œuvres telles que Calumet : Dans le temps. Elle décrit son œuvre comme une exploration de « la physicalité de notre expérience, en particulier les limites perceptuelles de la lumière et de l’espace, cherchant à susciter […] une réponse émotionnelle à la fois stimulante et profondément évocatrice à cet acte de voir et finalement à exister ». Ces images, réalisées dans les vallées de l’Outaouais et de la Gatineau, et plus récemment dans le Nord, témoignent de sa maîtrise de la peinture de paysage contemporaine. Parmi les artistes de la région d’Ottawa, elle est l’une des principales à se démarquer et à acquérir une reconnaissance nationale et internationale. Diana Nemiroff, directrice de la Galerie d’art de l’Université Carleton, organise une rétrospective de l’œuvre de Reid, en 2012, et présente une sélection de vingt-trois peintures réalisées durant quatre décennies, abordant des thèmes omniprésents dans son art : l’air, la terre et l’eau.

Reid est née à Ottawa, au sein d’une famille de militaires, et sa vie a été ponctuée par de nombreux déménagements. Elle fréquente d’abord l’Université Queen’s à Kingston, en Ontario, puis étudie au Royaume-Uni, à la Byam Shaw School of Art, au Chelsea College of Arts et à la Slade School of Fine Art. À son retour au Canada, elle est recrutée en 1972 par le département des arts visuels de l’Université d’Ottawa, qui reconnaît en elle un talent prometteur. Cela fait maintenant plus de quarante ans qu’elle est associée à l’université, en tant que professeure permanente jusqu’en 2007 et, depuis lors, professeure émérite.

Au début des années 1970, Reid pratique d’abord la gravure et expose au Canadian Printmakers’ Showcase de l’Université Carleton, ainsi qu’à différents endroits au Canada et à l’étranger. Elle fait également partie de l’exposition Some Canadian Women Artists/Quelques artistes canadiennes, organisée par Mayo Graham en 1975, à la Galerie nationale du Canada (aujourd’hui le Musée des beaux-arts du Canada). Son travaille progresse vers une précision toujours plus marquée et la composition photographique marque son œuvre, reflétant l’influence de plusieurs collègues de l’Université d’Ottawa. Elle compte plus de vingt expositions solos et ses œuvres figurent dans de multiples collections publiques au Canada. En 1978, Reid est élue à l’Académie royale des arts du Canada (ARC), qui lui décerne, en 2000, le Prix du jury de l’excellence en arts visuels.

Lorsqu’elle cesse d’enseigner, son art s’inspire de plus en plus de la cartographie, de l’environnement physique et du Nord canadien – comme en témoigne Llewellyn III 59°04’N; 134°05’O, 2015, tirée d’une série de peintures documentant des glaciers. La Galerie d’art d’Ottawa lui commande la production de Flight Line – Erasure (Ligne de vol – effacement), 2017, pour illustrer la transformation d’Ottawa et du vaste Nord canadien, des années 1920 aux années 1950. L’œuvre est composée de photographies, certaines étant historiques et d’autres prises par l’artiste elle-même. Le père de Reid effectuait des vols de cartographie aérienne dans le Nord, au sein de l’Aviation royale Canadienne, ce qui constitue une source d’inspiration de son art.