Florence Helena McGillivray
En 1914, Florence McGillivray (1864-1938), artiste originaire de Whitby et formée à Toronto, se rend à Ottawa pour rendre visite à sa sœur. Elle revenait de passer une année en France, où elle avait été exposée aux nouvelles tendances de l’art européen. Elle ne tarde pas à vendre sa toute nouvelle œuvre, Derniers reflets, à la Galerie nationale du Canada (aujourd’hui le Musée des beaux-arts du Canada). Paysage canadien non identifié, peut-être de la région d’Ottawa (qu’elle saisit à plusieurs reprises, comme en témoigne des peintures telles que Gatineau Covered Bridge (Pont couvert de Gatineau), v.1925), cette œuvre porte l’empreinte du postimpressionnisme. Les techniques de peinture de McGillivray sont réputées avoir influencé Tom Thomson (1877-1917) dans ses dernières années. Les œuvres Northern River (Rivière du Nord), 1915, et The West Wind (Le vent d’ouest), 1916-1917, de Thomson rappellent Derniers reflets, notamment par les arbres aux contours prononcés et les vues lointaines. On peut difficilement établir un lien direct, mais on sait que McGillivray a exposé une œuvre intitulée In Killarney (À Killarney), date inconnue, lors de l’exposition de la Ontario Society of Artists (OSA) en 1915 qui comptait des œuvres de Thomson et de plusieurs membres du futur Groupe des Sept.
Bien que McGillivray ait fait l’objet d’une biographie récente, sa carrière demeure mal connue. Elle étudie sous la direction de William Cruikshank (1848-1922) à la Central Ontario School of Art (aujourd’hui l’Université de l’ÉADO), en plus de prendre des leçons privées auprès d’artistes canadiens de renom : J. W. L. Forster (1850-1938), Farquhar McGillivray Knowles (1859-1932) et Lucius O’Brien (1832-1899). À la fin des années 1880, elle devient membre de la Women’s Art Association of Canada (WAAC) et, dans les années 1890, elle est renommée pour ses peintures sur porcelaine. Elle enseigne à Whitby et à Pickering, en Ontario, au cours des deux décennies suivantes et après avoir beaucoup voyagé au Canada, elle s’établit en France, où elle absorbe les leçons du postimpressionnisme et s’implique au sein de la International Art Union. Elle peint alors nombre de sujets européens, tels que San Giorgio Venice (San Giorgio Maggiore de Venise), avant 1931.
En 1914, McGillivray s’établit à Ottawa, où elle vit jusqu’en 1928, et se joint à la section locale de la WAAC. Elle participe à la collecte de fonds de l’association, est membre du Studio Club, enseigne à l’École d’art d’Ottawa (EAO) et fait partie du Ottawa Group. Ses œuvres sont présentées au pavillon canadien de l’exposition de l’Empire britannique de 1924.
Les années que McGillivray passe à Ottawa comptent beaucoup dans sa carrière. Elle y représente la vallée et les collines de la rivière Gatineau, tout comme elle voyage à Terre-Neuve et ailleurs au Canada. Elle vend d’autres œuvres à la Galerie nationale, dont Midwinter, Dunbarton, Ontario (En plein hiver, Dunbarton, Ontario), 1918. En 1928, McGillivray retourne à Whitby, où elle réside jusqu’à sa mort et où, même si une partie importante de sa carrière se déroule à Ottawa, l’on célèbre à juste titre l’œuvre d’une artiste née dans la région.