Farouk Kaspaules
Farouk Kaspaules (né en 1950), artiste canadien d’origine assyrienne, arrive à Ottawa au milieu des années 1970. Il observe : « Je définis mon identité culturelle dans le contexte de la pratique de l’art, en utilisant une iconographie d’origines culturelles mixtes (sumérienne, chaldéenne, arabe) […]. J’aborde la culture, le déplacement et la définition de l’identité dans le contexte de l’exil […] Ainsi, je m’efforce, par mon œuvre, de renvoyer les circonstances qui m’entourent à des questions géopolitiques et sociales plus larges – en affirmant à la fois la culture et l’identité, d’une part, et ma position artistique vis-à-vis du politique et de l’esthétique, d’autre part. » En 2001, il présente … et la nuit nous laissons nos rêves sur l’appui de la fenêtre, souvenir d’un lieu dans le cadre d’une exposition inédite tenue au Musée canadien de l’histoire, The Lands within Me: Expressions by Canadian Artists of Arab Origin/Ces pays qui m’habitent – Expressions d’artistes canadiens d’origine arabe, conçue immédiatement après les événements du 11 septembre 2001.
Kaspaules naît à Bagdad et c’est pour des raisons politiques qu’il fuit l’Irak. Après avoir d’abord vécu aux États-Unis, il s’établit à Ottawa où il décroche une maîtrise en économie avant de changer de voie. Il étudie la pratique et la théorie de l’art à l’Université d’Ottawa et obtient son diplôme en 1989.
Il pratique d’abord la peinture à l’huile et les techniques mixtes, mais il est surtout connu aujourd’hui pour ses estampes, notamment des gravures et des sérigraphies, qu’il travaille surtout à partir d’images photographiques. Dans la foulée de sa première exposition majeure, A Personal Memory (Une mémoire personnelle), qui s’est tenue à la Kufa Gallery de Londres, en 1993, Kaspaules rencontre d’autres artistes du Moyen-Orient en exil, ce qui a pour effet de rendre son art plus explicite sur le plan politique.
Dans des œuvres telles que The Return (Le retour), 2007, la commissaire Rebecca Basciano remarque que Kaspaules cherche « à concilier sa vie quotidienne à Ottawa avec l’instabilité politique, environnementale et culturelle de l’Irak. […] Son art reflète une hybridité culturelle, ajoute-t-elle, observant qu’il s’agit d’un processus constant et continu de connexions, de redéfinitions et de changements incessants qui délimitent nos cultures, nos identités et nos pratiques artistiques ». L’œuvre de Kaspaules figure au sein d’importantes expositions au Canada, ainsi qu’en Égypte, aux États-Unis, au Brésil, au Chili et en France. Il s’impose comme un membre actif de la scène artistique ottavienne et ses œuvres sont incluses dans l’exposition There’s Room: Ottawa Artists Respond to the Refugee Crisis (De la place pour tous : Les artistes d’Ottawa réagissent à la crise des réfugiés), présentée à la Galerie 101 en 2016.