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Alma Duncan

Alma Duncan

Alma Duncan, Self-Portrait (Autoportrait), 1943
Huile sur Masonite, 61 x 61 cm
Galerie d’art d’Ottawa

En 1943, la Montréalaise Alma Duncan (1917-2004) entre au Service des arts graphiques de l’Office national du film (ONF) à Ottawa. Elle connaît déjà un grand succès commercial; comme le fait remarquer la conservatrice Catherine Sinclair, dans son Autoportrait de la même année, Duncan « se dépeint comme une jeune artiste séduisante et sûre d’elle ». Selon l’historienne de l’art Jaclyn Meloche, comme Duncan se représente « telle une artiste au travail, ses autoportraits deviennent de puissantes déclarations féministes qui remettent en question la façon dont les femmes sont considérées dans la sphère plus large de la société contemporaine ». Ce tableau marque un tournant dans la carrière de Duncan et témoigne de l’influence de l’ONF sur l’art, le cinéma et la photographie au Canada.

 

Alma Duncan, Marionnette, épouse, pour Kumak the Sleepy Hunter, 1953, cuir, fourrure, bois, fil métallique, polystyrène, fil, papier et gouache, 20 x 10 x 5 cm, Bibliothèque et Archives Canada, Ottawa.
Alma Duncan, Feathers and Grass (Plumes et pelouse), 1971, plume et encre noire sur papier vélin, 28,5 x 19 cm, Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa.

Née à Paris, en Ontario, et formée auprès d’Adam Sherriff Scott (1887-1980), Ernst Neumann (1907-1956) et Goodridge Roberts (1904-1974), Duncan documente l’effort de guerre, même si elle n’est pas une artiste de guerre officielle. À l’ONF, elle excelle dans la production d’affiches et de matériel publicitaire. Lorsque le Service des arts graphiques est dissout en 1948, elle se lance dans le domaine de l’animation et produit en 1951 le court métrage, tourné en direct, Folksong Fantasy. La même année, elle quitte l’ONF avec sa partenaire de longue date, Audrey McLaren, pour fonder l’entreprise Dunclaren Productions et créer le film Kumak the Sleepy Hunter (1955), qui reçoit un excellent accueil du public. Ensemble, les deux artistes réalisent plusieurs projets d’animation, dont l’un a été mis en nomination pour un prix international en 1954. Elles poursuivent leur travail cinématographique jusqu’en 1960, date à laquelle Duncan retourne à la peinture et au dessin, avec un intérêt accru pour les formes et les idées abstraites.

 

Au cours des trente-cinq années suivantes, Duncan aborde des questions liées au féminisme, aux sujets industriels, à l’abstraction et à la nature. Ainsi, à propos de Feathers and Grass (Plumes et pelouse), 1971, la commissaire Rosemarie Tovell décrit une œuvre abstraite et hyperréaliste : « Il s’agit non seulement d’une exploration du poids et de l’impression dégagée par les deux sujets du dessin qui s’opposent, mais aussi d’un dialogue entre la vie et la mort. »

 

Duncan participe à des expositions itinérantes tant au Canada qu’à l’étranger, de même qu’elle tient plusieurs expositions solos. Elle est également active comme enseignante à Ottawa, à Montréal et à Québec, tout en prenant part à diverses initiatives d’artistes, dont le Front des artistes canadiens (CARFAC) en 1978. McLaren et Duncan restent à Ottawa leur vie durant, dans plusieurs quartiers du centre ou en banlieue, à Cumberland. Pendant de nombreuses années, elles organisent des fêtes pour un large éventail d’artistes d’Ottawa. Duncan meurt en 2004. À l’occasion du dixième anniversaire de son décès, sa vie et sa carrière sont célébrées dans le cadre d’une importante exposition itinérante organisée par la Galerie d’art d’Ottawa.

 

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