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A. Y. Jackson

A. Y. Jackson

A. Y. Jackson, Beaver Lake, Combermere, Ontario (Lac Beaver, Combermere, Ontario), 1961
Huile sur toile, 26,7 x 34 cm
Collection Firestone d’art canadien, Galerie d’art d’Ottawa

En 1913, A. Y. Jackson (1882-1974) écrit à un admirateur : « En art, celui qui se soumet est toujours oublié… La campagne est splendide, mais on en ignore la beauté qui attend seulement qu’un artiste bien en vie la projette sur la toile. . . Fraie-toi un chemin. Sors des sentiers battus. » Des décennies plus tard, dans les années 1950 et 1960, Jackson vit dans la région d’Ottawa et il est toujours sur cette voie, comme en témoignent des œuvres telles que Lac Beaver, Combermere, Ontario. Lorsque Jackson peint ce paysage moderne et audacieux par d’amples et vigoureux coups de pinceau, ainsi qu’une palette exubérante, il est l’un des artistes les plus vénérés du Canada et plus particulièrement à Ottawa, sa ville d’adoption.

 

A. Y. Jackson, Gas Attack, Liéven (Attaque au gaz, Liévin), 1918, huile sur toile, 63,6 x 77 cm, collection Beaverbrook d’art militaire, Musée canadien de la guerre, Ottawa.

L’une des difficultés rencontrées dans l’étude et dans l’appréciation de l’art canadien du vingtième siècle est la prédominance du Groupe des Sept dans la trame de l’histoire. Bien que le regroupement soit principalement associé à Toronto, où ont eu lieu ses premières expositions collectives et où la plupart des membres ont vécu et travaillé, certains d’entre eux ont eu un impact majeur sur le développement artistique d’autres villes, notamment Lawren S. Harris (1885-1970), qui a passé les trente dernières années de sa vie à Vancouver, et Arthur Lismer (1885-1969), qui a vécu presque aussi longtemps à Montréal.

 

Il y a de nombreuses raisons qui expliquent le fait que Jackson soit associé à Ottawa. Il visite la ville à titre d’artiste de guerre pendant la Première Guerre mondiale et un grand nombre de ses œuvres se trouvent au Musée canadien de la guerre, comme Gas Attack, Liéven (Attaque au gaz, Liévin), 1918, qui représente une attaque au gaz des Alliés, de nuit, sur les lignes allemandes en France. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Jackson joue un rôle majeur dans la mise sur pied, en 1943, de la Collection d’œuvres commémoratives de la guerre. On ne peut sous-estimer son influence, notamment sa contribution essentielle, en collaboration avec la Galerie nationale (aujourd’hui le Musée des beaux-arts du Canada), au développement du plus grand projet d’art public de l’histoire du pays : le programme d’estampes Sampson-Matthews lancé en 1942. À son apogée, ce programme employait bon nombre des meilleurs peintres, concepteurs et artistes commerciaux au pays.

 

Pendant qu’il vit à Ottawa, Jackson fait de nombreux voyages, documentant en croquis les collines de la Gatineau et la vallée de l’Outaouais, accompagné d’amis artistes tels que Ralph Burton (1905-1983) et Maurice Hall Haycock (1900-1988); il en résulte des paysages comme Gatineau, 1960, et Country Road, Killaloe, Ontario (Route de campagne, Killaloe, Ontario), 1961. En 1955, il s’installe à Manotick, en Ontario, en banlieue d’Ottawa, où vit sa nièce, Naomi Jackson Groves, mais il conserve un atelier au centre-ville d’Ottawa de 1963 à 1968. Jackson devient une personnalité phare pour de nombreux jeunes artistes de la région et ses peintures des collines de la Gatineau sont citées par les activistes culturelles Marie-Jeanne Musiol et Josée Dubeau, dans leurs discussions sur la « dynamique interprovinciale » d’Ottawa. Jackson s’établit finalement à Toronto dans les années 1960 et y meurt en 1974.

 

A. Y. Jackson, Gatineau, 1960, huile sur carton, 26,7 x 34,3 cm, collection d’Andrew Rookley, Ontario.
A. Y. Jackson, Country Road, Killaloe, Ontario (Route de campagne, Killaloe, Ontario), 1961, huile sur panneau, 26,7 x 34,3 cm.

 

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