William Valentine (1798-1849)
En 1818, William Valentine immigre à Halifax depuis Cumbria, en Angleterre, et entreprend immédiatement une carrière de peintre. Pendant plus de trente ans, il est la principale figure artistique de la ville et reçoit des commandes de partout au Canada atlantique. Valentine n’est pas un peintre mondain, la plupart de ses commandes provenant de ce que la conservatrice Dianne O’Neill (née en 1944) décrit comme « une classe moyenne prospère sûre d’elle, ayant un goût pour la représentation naturaliste dans un style simple qui contraste avec les portraits plus grandioses d’Europe ». Cette simplicité stylistique est manifeste dans des œuvres telles que Mrs. Grace Langford Nordbeck (Mme Grace Langford Nordbeck), v.1835, et Rev. William Black, 1827, qui présentent toutes deux des personnes vêtues de tons sombres posant contre des fonds neutres, incitant ainsi la personne spectatrice à se concentrer sur les détails finement rendus des visages. Au cours de ses premières années à Halifax, Valentine travaille également comme peintre en bâtiment lorsque les commandes se font rares. En 1842, vers la fin de sa carrière, il adopte la nouvelle technologie de la photographie et lance la pratique du daguerréotype dans le Canada atlantique.
Valentine s’inspire des portraitistes itinérant·es de l’époque, se rendant dans des villes comme Charlottetown et St. John’s pour y passer quelques semaines à solliciter des commandes. En 1836, il visite Londres, où il étudie et fait des copies de portraits importants. Trois de ces portraits, à l’effigie de présidents de la Royal Society, font partie de la collection du Musée de la Nouvelle-Écosse. Le séjour de Valentine à Londres lui permet de parfaire ses compétences. Comme le note un historien, « ses études en Angleterre lui donnent un sens plus délicat des tons et des couleurs, et ses peintures ultérieures s’en trouvent grandement améliorées ». Les portraits de Valentine sont informels et finement rendus, « révélant la chaleur humaine du modèle et, dans les dernières œuvres, des tons riches et chauds ». Un incendie dans son atelier en 1848 détruit un grand nombre de ses meilleures œuvres, ainsi que plusieurs commandes sur lesquelles il travaillait. Il meurt l’année suivante, en 1849.