Robert Field (v.1769-1819)
En 1808, l’artiste britannique Robert Field quitte les États-Unis pour s’installer à Halifax, une ville en plein essor qui est, à l’époque, la base nord-américaine de la marine royale, un centre important dans la guerre contre l’Empire français. Field, qui a reçu une formation académique à Londres, a un impact immédiat sur la petite scène artistique haligonienne.
On sait peu de choses sur les débuts de la carrière de Field à Londres, si ce n’est qu’il a étudié à la Royal Academy of Arts en 1790. En 1794, Field s’installe aux États-Unis, à Baltimore, puis à Philadelphie, la capitale à l’époque. Il y travaille pendant quatorze ans, principalement comme miniaturiste, peignant les portraits de figures comptant parmi les citoyen·nes les plus célèbres de la nouvelle république, dont George et Martha Washington ainsi que Thomas Jefferson.
Après s’être installé à Halifax en 1808, il réalise le portrait du lieutenant-gouverneur Sir John Wentworth (1737-1820) et, avec le patronage de ce dernier, il installe un atelier dans la librairie d’Alexander Morrison pour offrir ses services de portraitiste à la communauté. Field ne passe que huit ans à Halifax, mais au cours de cette période, il crée de nombreux portraits grandeur nature de même que des miniatures, peut-être jusqu’à une cent cinquantaine. Parmi ceux-ci, citons les portraits du juge Sir Alexander Croke (1758-1842) et du héros naval de la guerre de 1812, Provo Wallis (1791-1892), né à Halifax. Field réussit si bien à commercialiser ses talents qu’il finit par épuiser le marché des portraits dans la ville et, en 1816, il s’installe en Jamaïque, où il succombe à la fièvre jaune quelques années plus tard.