Edith Clayton (1920-1989)
Née Edith Drummond en 1920, à Cherry Brook, une communauté majoritairement afro-néo-écossaise de la banlieue de Dartmouth, Edith Clayton (1920-1989) est d’origine loyaliste noire, descendante d’une famille d’esclaves qui a fui les États-Unis pendant la guerre d’Indépendance et la guerre de 1812.
Clayton apprend la fabrication de paniers en éclisses de bois de sa mère, perpétuant ainsi une technique africaine traditionnelle transmise dans sa famille depuis six générations. Elle a huit ans lorsqu’elle crée son premier panier et s’inscrit dans la tradition familiale de fabrication de paniers pour l’usage et la vente. La vannerie complète les revenus souvent maigres et saisonniers de la communauté afro-néo-écossaise et, tout au long de sa vie, Clayton apporte ses paniers, berceaux, plateaux et autres objets pour les vendre au marché fermier de Halifax. Elle fabrique des centaines de paniers par année.
La technique de vannerie que Clayton apprend de sa mère combine les styles africain et britannique. Comme l’observe le conservateur Dan Conlin, « les femmes africaines avaient apporté de leur continent leurs habiletés en matière de vannerie et, dans les plantations aux États-Unis, elles les avaient adaptées à la vannerie de style anglais. C’est très particulier, on les appelle des paniers côtelés ». Clayton apprend à utiliser des teintures naturelles auprès des femmes mi’kmaw locales (qui avaient leur propre tradition de vannerie), et elle crée des motifs distinctifs et colorés sur ses tressages, ajoutant un nouvel élément à la tradition afro-néo-écossaise. Son mari, Clifford, cueille l’érable rouge dont elle se sert (les vanniers mi’kmaw utilisent traditionnellement du frêne blanc); elle enseigne l’art de la vannerie à plusieurs de ses filles, perpétuant ainsi la tradition familiale.
Clayton enseigne également le procédé de fabrication avec des éclisses de bois à des gens extérieurs à sa famille, en donnant des cours du soir à Dartmouth pour le département de la formation continue. Son intérêt pour le partage de ce savoir traditionnel donne naissance au livre Edith Clayton’s Market Basket: A Heritage of Splintwood Basketry in Nova Scotia, co-écrit avec Joleen Gordon (née en 1945) en 1977.
Les œuvres de Clayton sont présentées dans des expositions de métiers d’art partout au Canada et, en 1986, elle représente la Nouvelle-Écosse à l’Expo 86, se rendant à Vancouver pour faire la démonstration de sa technique au pavillon canadien. En 1977, elle reçoit la médaille du jubilé d’argent de la reine Élisabeth II. Enfin, Edith Clayton figure dans le documentaire réalisé en 1989 par Sylvia D. Hamilton et Claire Prieto, Black Mother Black Daughter.