3+4+1 1956

Paul-Émile Borduas, 3+4+1, 1956

Paul-Émile Borduas, 3+4+1, 1956

Huile sur toile, 199,8 x 250 cm

Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa 

Borduas utilise parfois des chiffres dans les titres de ses tableaux. Dans les débuts, le peintre se contente de numéroter une œuvre à des fins d’inventaire personnel (131, 132, et ainsi de suite). Plus tard, le titre correspond à la date à laquelle le tableau a été peint (8.47, par exemple, signifie août 1947); d’autres fois, il s’agit simplement du numéro d’ordre dans une séquence de tableaux (19.47 voulant dire 19tableau peint en 1947). Ici, dans 3+4+1, et dans les autres titres du même genre, il s’agit plutôt d’une suggestion d’un ordre de lecture des taches noires. Il faut d’abord lire les trois grandes taches faisant arc de cercle à travers toute l’aire picturale, puis les quatre taches du coin inférieur gauche et, finalement, la petite tache qui occupe le coin opposé (dans le haut du tableau à droite). 

 

Art Canada Institute, diagram of 3+4+1
Ce schéma de 3+4+1 rend explicites les mouvements de l’œil du spectateur à travers l’aire picturale

Le schéma (à droite) rend ces mouvements de l’œil plus explicites; Borduas veut que le spectateur prenne possession entière du tableau, plutôt que de s’attarder à tel ou tel détail ou texture dans les noirs ou les blancs. Il introduit du même coup l’aspect essentiel de la participation du spectateur pour recréer, dans un tableau abstrait, l’impression de mouvement. En outre, lorsque la couleur est réduite aux seuls contrastes de noir et de blanc, cette qualité plastique s’impose avec plus de force.  

 

 

 

 

 

 

 

 

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