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Académie 1899-1900

Helen McNicoll, Académie, 1899-1900

Helen McNicoll, Academy (Académie), 1899-1900
Fusain et crayon sur papier, 61,8 x 47,4 cm
Musée des beaux-arts de Montréal

Ce dessin au fusain démontre l’habileté de McNicoll dans l’utilisation des effets d’ombre et de lumière pour modeler le corps, portant une attention spéciale à la musculature des jambes et du torse. On aperçoit, dans le coin au bas de la feuille, les mots « time drawing », ce qui indique que ce dessin est le résultat d’un exercice minuté dans lequel le modèle introduit une séquence de courtes poses pour que les étudiants s’exercent à saisir son apparence changeante. Le modèle prend ici la pose en appuyant son poids sur sa jambe droite alors que sa main gauche repose sur un appui, créant la courbure idéale en S du contrapposto classique. Ainsi McNicoll a traduit un corps humain réel (très probablement un modèle professionnel) dans l’idéal classique – exception faite de son imposante moustache.

 

Art Canada Institute, Helen McNicoll, Sketch of Female Nudes from Dessin [sic] Sketchbook, c. 1902
Helen McNicoll, Sketch of Female Nudes from Dessin [sic] Sketchbook (Croquis de nus féminins du carnet de croquis), v. 1902, carnet de croquis à la couverture souple bleu-vert, 6 pages, avec dessins au graphite et fusain sur papier vélin, chaque page : 32 x 24 cm, Musée des beaux-arts de l’Ontario, Toronto. Les carnets de croquis de McNicoll datant de cette période comportent beaucoup de dessins sur le vif de sujets masculins et féminins dans une variété de poses.

McNicoll a réalisé ce croquis alors qu’elle était étudiante à l’école de l’Art Association of Montreal (AAM); les relevés d’inscription indiquent qu’elle était alors en deuxième année. Pendant sa première année, on lui a attribué une bourse pour la qualité de ses dessins de moulages en plâtre. Ce croquis montre le type de travail qui était attendu d’étudiants recevant une formation dans un programme d’études académiques, tel que préconisé à l’École des beaux-arts de Paris. Les étudiants commençaient par copier des reproductions d’œuvres de maîtres anciens et à dessiner des moulages en plâtre. Ce n’est qu’après avoir perfectionné leur technique qu’ils pouvaient aborder les dessins d’après nature de modèles nus pour développer leur compréhension précise de l’anatomie et des mouvements du corps. Cependant, cet exercice crucial est jugé inconvenant pour les artistes femmes respectables et ce n’est qu’à la fin du dix-neuvième siècle qu’elles sont admises aux classes d’après nature. L’AAM était relativement progressiste puisqu’elle donnait à ses étudiantes l’accès à l’étude du nu, de modèles tant féminins que masculins, ces derniers étant toutefois drapés.

 

Pendant ses années à l’AAM, McNicoll étudie avec William Brymner (1855-1925), un des plus éminents artistes et professeurs au Canada, à l’époque. Son soutien aux jeunes femmes artistes et son intérêt pour la peinture en plein air et l’impressionnisme a sans doute été d’une grande influence sur le travail futur de McNicoll. Après quatre ans auprès de Brymner, en 1902, elle quitte Montréal pour s’inscrire à la Slade School of Fine Art à Londres, en Angleterre – une autre école reconnue pour son attitude progressiste ouvrant son enseignement des arts aux femmes, et de nouveau, elle travaille avec des modèles masculins et féminins. Éventuellement McNicoll se détourne d’un style strictement académique pour aller vers l’impressionnisme, mais des œuvres comme The Apple Gatherer (La cueilleuse de pommes), v. 1911, et Under the Shadow of the Tent (À l’ombre de la tente), 1914, donnent un aperçu de ses premières études du corps humain et de la subtilité de ses mouvements.

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