Une des plus belles pages du Codex canadensis de Louis Nicolas (1634-après 1700), un document consacré aux peuples, plantes et animaux de Nouvelle-France, est celle qui ouvre la section sur les oiseaux. Ici, le missionnaire jésuite du 17e siècle désigne la plupart des oiseaux par leur couleur : l’« oyseau jeaune » (fig. 1), « Le pinson rouge » (fig. 2), « Le pinson rouge et noir » (fig. 3) et l’« oyseau royal bleu » (fig. 4). La légende de la figure 6 est plus longue : « moigneau ameriquain dont Le pleumage est tres varie. Lhyver il est tout blanc dans Les autres saisons Il est gris melé de diverses couleurs ». C’est une des rares pages où les dessins faits à la plume sont rehaussés à l’aquarelle (ou peut-être à la tempera).

 

Louis Nicolas, Les oiseaux, s.d.
Louis Nicolas, Les oiseaux, s.d.
Encre et aquarelle sur papier, 33,7 x 21,6 cm, Codex canadensis, page 41, Gilcrease Museum, Tulsa, Oklahoma

Malgré le peu d’information donnée par Louis Nicolas dans les légendes de ses illustrations, celles-ci sont assez précises pour permettre à des ornithologues contemporains de les identifier. Les sept oiseaux représentés sur cette page ont été identifiés par Michel Gosselin : le « Rourouca ou oiseau mouche », en haut à gauche, est le colibri à gorge rubis; l’« oyseau jeaune », la paruline jaune; « Le pinson rouge », le roselin pourpré; « Le pinson rouge et noir », le piranga écarlate; l’« oyseau royal bleu », le merle bleu de l’Est; l’« hortoland ameriquain », le goglu des prés; et le « moigneau ameriquain », le plectrophane des neiges.

 

Cette rubrique en vedette est extraite de Louis Nicolas : sa vie et son œuvre par François-Marc Gagnon.

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