D’Oscar Cahén (1916-1956) on se rappelle souvent, en particulier, la manière d’utiliser la couleur « comme un bélier enfonçant une porte », selon la description d’une critique en 1954. Petit combo fait de la couleur même le sujet du tableau : les mélanges brûlants de magenta et d’orange semblent jaillir du fond bleu nuit et noir. Mais il s’agit d’une illusion. En réalité, les couleurs froides et sombres sont au premier plan, et Cahén a brossé dessus ses tangerines et ses roses caractéristiques. Sous nos yeux, donc, le premier plan et l’arrière-plan sont constamment permutés par la force de la couleur qui anime en permanence le plan pictural.

 

Oscar Cahén, Petit combo, v.1954

Oscar Cahén, Small Combo (Petit combo), v.1954

Huile sur masonite, 91,4 x 71,1 cm, collection privée

Oscar Cahén est à la pointe de l’exploration des effets phénoménologiques de la saturation chromatique et de son application à l’expression de la joie, de la claustrophobie, de la douceur, du sublime, du chaud, du froid ou de l’égarement. En 1968, le Ringling Museum de Sarasota, en Floride, lui consacre une grande exposition. Un critique américain décrit les tableaux en des termes qui évoquent la satisfaction des sens : « un coup de poing visuel, une orgie, même, pour les regards blasés; c’est un véritable festin ». Tom Hodgson (1924-2006), membre comme Cahén des Painters Eleven, affirme : « Je ne connais personne, nulle part, dans aucun pays, qui soit meilleur coloriste; à mon avis, il était le meilleur de tous, où que ce soit ». 

 

Cette rubrique en vedette est extraite de Oscar Cahén : sa vie et son œuvre par Jaleen Grove.

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